Enquête diagnostique des connaissances en information-documentation des élèves du secondaire en France

Question 30. Notion ciblée : Publication

Remarque

Notion organisatrice : Document

Présentation de la question

Je publie quand :

a) Je mets une photographie sur Facebook

b) J'ajoute un commentaire sur un blog

c) Je mets en ligne un fichier

d) J'envoie un SMS

e) Je présente mon exposé oral à la classe

f) Je poste une vidéo sur YouTube

g) Aucune de ces propositions

h) Je ne sais pas

Question à choix multiple

Connaissances évaluées et enjeu de la question

  • Publication

  • Autopublication

  • Type de document

  • Document [caractéristique essentielle]

  • Support de publication [caractéristique essentielle]

  • Auteur

  • Responsabilité éditoriale

Avec le développement du web et des réseaux sociaux numériques, la publication n'est plus réservée aux seuls professionnels de l'édition. Elle est désormais mise à portée de tout le monde, tout en prenant des formes différentes, beaucoup plus banalisées. Pour Olivier Ertzscheid[1], « de sa naissance jusqu'à sa mort, le web fut et demeurera un média de la publication ». Ainsi, les actes de publication sont constants sur le web, portant souvent sur des micro-publications (un commentaire, une image) atteignant parfois un degré de granularité très fin, des données sur soi par exemple qui, une fois redocumentées, rebrassées, vont faire document. De même, l'autopublication est devenue une pratique fréquente.

Si « publier c'est mettre un document à disposition du public » et si « c'est un acte de communication » ( FADBEN[2]), encore faut-il qu'il y ait document ; tous les actes de communication publique ne sont pas des publications, le contre-exemple de l'exposé oral vient l'illustrer et tester les connaissances des élèves quant à cette caractéristique essentielle du concept de publication.

Le contre-exemple du SMS place, quant à lui, la communication dans un cadre interpersonnel et non public ; à ce titre, de même que le courriel, il ne peut figurer au rang des documents, la publication étant « un acte fondateur qui donne au document son statut » ( FADBEN[2]). Toujours concernant ce contre-exemple, le document et sa publication nécessitent la formalisation et l'inscription d'une information sur un support. Si le web en est un, le téléphone portable ne l'est pas.

Dans la question telle qu'elle est formulée, la notion de publication est essentiellement évaluée dans l'acte d'autopublication, en lien avec le concept de document et les différents types de documents qui peuvent être publiés (photographie, commentaire, fichier, vidéo). L'élève est ici placé en posture d'auteur (« Je publie... ») dans le cadre de pratiques qui sont devenues courantes, à savoir la mise en ligne de photographies sur Facebook, les commentaires laissés sur les blogs, les forums ou sur les réseaux sociaux, la mise en ligne de fichiers.

Dans ces situations, les élèves sont-ils conscients de réaliser un acte de publication qui les place en posture d'auteur et qui engage leur responsabilité quant aux contenus publiés ? De même, savent-ils reconnaître dans quel cas ils sont en situation de publication et dans quel cas ils ne le sont pas (envoi de SMS, exposé oral) ?

Par contre les notions d'auteur et de responsabilité éditoriale, si elles sont sous-jacentes, ne sont pas directement évaluées ici.

Résultats

Question 30 : résultats
Question 30 : graphique
Question 30 : graphique

Analyse des résultats

Pour les quatre niveaux, les réponses exactes arrivent en tête de classement, avec toutefois un fort différentiel en ce qui concerne les scores obtenus en 6ème où les pourcentages de réussite se situent entre 34% et 52%. Ce qui veut dire que moins d'un élève sur deux, en 6ème, maîtrise le concept au travers des différentes formes que peut prendre la publication, constat qui semble normal à ce niveau.

Les scores font un bond de plus de 30 points entre l'entrée et la sortie du collège, puis stagnent jusqu'à la fin du lycée, avec même une baisse d'environ 10 points dans les résultats obtenus par les élèves de Terminale LP. Ce qui laisse entendre que si une prise de conscience sur l'acte de publier et ses objets s'opère au collège, le niveau des connaissances ne progresse plus par la suite.

Les propositions erronées obtiennent des scores nettement moins élevés, entre 20% et 10% de l'entrée en 6ème à la fin des études secondaires.

En ce qui concerne le classement des quatre réponses exactes, pour chaque niveau, les pourcentages de réussite s'échelonnent sur un écart d'environ 20 points entre les rangs 1 et 4.

La publication d'une photographie sur Facebook remporte le meilleur taux de réussite pour tous les niveaux, avec un score culminant à 87,80% en 2de. Est-ce dû au fait que c'est sans doute la pratique de publication la plus fréquente chez ces jeunes ?

En collège, la proposition « Je mets un fichier en ligne » obtient le score le plus faible des quatre bonnes réponses (rang 4). Le mot « fichier » est peut-être moins bien connu des élèves et, surtout, moins souvent associé au vocabulaire et à la pratique de la publication. Il est plus fréquent pour eux de publier un commentaire, une photographie ou une vidéo sur Facebook, Youtube ou un blog, que, de façon plus générale, un fichier. L'expression « mise en ligne » leur est peut-être aussi moins familière. Les scores progressent ensuite au lycée où cette proposition remonte en rang 3.

La proposition « Je poste une vidéo sur Youtube » arrive en rang 2 dès la fin du collège ; seuls les élèves de 6ème la classent en rang 3, lui préférant, mais de peu, le post d'un commentaire sur un blog.

La proposition « J'ajoute un commentaire sur un blog » arrive, quant à elle, en rang 2 en 6ème, passe en rang 3 en 3ème et en LP, mais descend en rang 4 en LGT.

Le pourcentage des réponses erronées « J'envoie un SMS » et « Je présente mon exposé oral à la classe » diminue assez peu entre le début et la fin du collège (17% et 19% en 6ème et 14% et 13% en 3è). Il est à peu près identique pour l'ensemble des 2ndes avec 13% et 19%. Et, même si les 2de de LGT ont des scores légèrement meilleurs de 11% et 18%, comparés aux 17 et 20% des 2de LP, le pourcentage d'erreur reste du même ordre de grandeur. Quant aux Terminales, le pource ntage des réponses erronées est encore de 9% et 11%, avec une différence assez importante entre les élèves de LP, qui obtiennent des scores de 15% et 13% et ceux de LGT (8% et 11%).

Si on se souvient que 30% à 70% d'élèves, selon les niveaux, ont considéré que l'exposé oral était un type de document, il n'est pas surprenant de constater ici que 10% à 20% d'entre eux le mettent au rang des publications possibles.

Il est à supposer que les élèves ont pu assimiler le concept de « publication » à tout ce qui est en relation avec un public, par un effet de métonymie sémantique. De même, la posture de communication a pu aussi brouiller les pistes dans le cas de l'exposé, ainsi que dans celui du SMS. En ce qui concerne le SMS, le brouillage peut aussi venir de l'inscription sur un support, celui du téléphone, mais qui n'est pas un support de publication ; de plus, la téléphonie en général se situe dans la communication interpersonnelle et non dans la communication publique.

Par ailleurs, le taux d'incertitude est quasiment identique en début de 6ème (13%) et en Terminale LP (12%), alors qu'il tourne autour de 5% en fin de 3ème et au début de 2nde LP pour descendre autour de 3% en 2nde et Terminale LGT. Les scores de « Aucune de ces propositions » sont quasiment insignifiants.

Si des connaissances partielles concernant certains types de publication émergent de l'analyse des résultats, l'effet de brouillage reste important. Ne pouvant établir quel est le taux réel de réussite, à savoir le nombre d'élèves ayant coché les quatre réponses exactes, l'interprétation des résultats ne peut guère être poussée plus loin.

Comparaison avec les enquêtes CREPUQ 2003 et EDUDOC 2008

Pas de question équivalente dans ces deux enquêtes.

  1. Ertzscheid Olivier

    Ertzscheid Olivier. « Et si on enseignait vraiment le numérique ? » Le Monde.fr, 03.04.2012. http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/04/03/et-si-on-enseignait-vraiment-le-numerique_1679218_3232.html

  2. 11

    FADBEN. « Publication ». Wiki InfoDoc [en ligne]. http://fadben.asso.fr/wikinotions/index.php?title=Publication#Niveau_d.C3.A9butant

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