Enquête diagnostique des connaissances en information-documentation des élèves du secondaire en France

Question 16. Notion ciblée : Opérateur de recherche : ET

Remarque

Notion organisatrice : Recherche d'information

Présentation de la question

Je dois faire un travail portant sur « le traitement des déchets nucléaires en France », quelle stratégie de recherche trouvera le plus petit nombre de documents ?

a) Déchets nucléaires et France

b) Traitement des déchets ou France

c) Traitement des déchets ou nucléaire ou France

d) Traitement des déchets et nucléaire et France

e) Je ne sais pas

f) Autre

Question à choix unique

Connaissances évaluées et enjeu de la question

  • Opérateur booléen

  • Mot-clé

  • Requête

La question a pour but de vérifier si l'élève a compris le rôle du mot-clé dans la requête et s'il sait différencier les opérateurs « ET » et « OU ».

Pour réduire le bruit documentaire, la stratégie de composition d'une requête consiste à employer l'ensemble des mots-clés suggérés par le sujet et à les combiner entre eux au moyen de l'opérateur « ET ».

Les réponses proposent, outre celle attendue (d), des requêtes incomplètes (a, b) et des requêtes construites avec l'opérateur « OU » (b, c). La réponse exacte est donc celle qui combine l'opérateur « ET » aux quatre mots-clés suggérés par le sujet.

La plus grande difficulté à laquelle expose cette question réside dans le fait que l'opérateur « ET » est aujourd'hui « caché » et utilisé « par défaut » par les moteurs comme Google et les nouvelles interfaces de type portail, comme e-sidoc, des logiciels de recherche documentaire.

Résultats

Question 16 : résultats
Question 16 : graphique
Question 16 : graphique

Analyse des résultats

La distinction « ET » et « OU »

La distinction faite par les élèves entre les opérateurs « ET » et « OU » est en progression constante tout au long du cursus scolaire. Ce constat peut être fait non seulement à partir de l'observation de la hausse constante du score relatif à la réponse exacte, qui progresse de 26,3% en 6ème à 46,4% en Terminale, mais aussi du cumul des taux obtenus par les deux propositions comprenant « ET ».

Ainsi, l'opérateur « ET » est plébiscité par une majorité croissante d'élèves avec des scores supérieurs à 50% et allant de 56% en 6ème à 71% en Terminale. Tandis que le choix des réponses comprenant l'opérateur « OU » est fait par une minorité d'élèves avec des scores en légère baisse, de 25% à 22% de l'entrée à la sortie des études secondaires.

"ET" et "OU"

Réponses

6ème

3ème

2nde

Term

"ET"

a + d

56%

69%

69%

71%

"OU"

b + c

25%

22%

22%

22%

"ET" et "OU"

Les mots-clés

De même, l'addition des résultats des deux questions (c+d) proposant la totalité des mots-clés montre une évolution significative de la 6ème (39%) à la Terminale (59%).

Mots-clés

Réponses

6ème

3ème

2nde

Term

4 mots-clés

c + d

39%

44%

53%

60%

3 mots-clés

a + b

42%

43%

38%

34%

Mots-clés

Six élèves sur dix ont ainsi intégré, en fin de cursus, le fait que la précision qu'apportent les mots-clés à une requête réduit le bruit documentaire. De même, le choix des propositions ne présentant que trois mots-clés (a+b) faiblit de l'entrée (42%) à la sortie du cursus (34%). L'observation des propositions spontanées (e) confirme ce constat puisque celles présentant tous les mots-clés passent de 47% en 6ème à 70% en Terminale.

Quel bilan ?

Si une progression régulière de la réponse attendue peut être enregistrée de la 6ème à la Terminale, celle-ci peut aussi bien relever de l'impact positif des formations dont ont pu bénéficier les élèves, que de leur maturité cognitive naturelle.

Cela dit, les résultats obtenus à la sortie du cursus scolaire révèlent que moins d'un lycéen sur deux semble avoir compris l'intérêt de l'opérateur booléen « ET » et des mots-clés dans une stratégie de recherche. A la sortie du collège, ils ne sont pas même un sur trois à réussir ce test. Ainsi, cette compétence n'est que moyennement maîtrisée en fin de lycée et insuffisamment maîtrisée au sortir du collège.

Le taux d'incertitude décroît progressivement de la 6ème (13%) à la Terminale (4,6%). Par contre, un fort différentiel est à noter entre le taux d'incertitude affiché par les lycéens de LGT (3,8%) et celui, bien supérieur, des lycéens de LP (9,5%).

Les élèves de Terminale en France sont 71% à préférer utiliser « ET » plutôt que « OU » dans leur pratique de recherche. Ils ne sont en revanche qu'à peine 6 sur 10 à recourir à tous les mots-clés disponibles dans une requête. Il apparaît ainsi que l'utilisation de l'opérateur booléen, pourtant de moins en moins visible dans la rhétorique des requêtes, oriente mieux les bonnes réponses que l'exhaustivité des mots-clés.

Ce résultat, pour être compris, doit cependant être rapproché de la question 9 portant sur l'opérateur « OU » où il ressort que celui-ci est ignoré au profit de « ET » et de « + » dans des situations de requête visant les plus larges résultats. Il apparaît alors que « ET » n'est pas compris en tant qu'opérateur mais plutôt comme une conjonction servant à exprimer une addition. Ainsi « ET » et « OU » ne sont pas compris par les élèves dans la logique booléenne spécifique aux recherches d'information en contexte numérique mais dans la logique sémantique propre aux usages langagiers ordinaires. Dans le cadre de cette question, il est même tout à fait possible d'interpréter la compréhension de « ET » par les élèves comme une simple conjonction reliant des termes, c'est-à-dire dans une acception grammaticale stricte. La logique booléenne serait alors méconnue.

Comparaison avec les enquêtes CREPUQ 2003 et EDUDOC 2008

Question 16 : Comparaison avec les enquêtes CREPUQ et EDUDOC

Au regard de la maîtrise des mots-clés à présent, les commentaires du CREPUQ semblent pointer une orientation inverse de celle de la FADBEN, à savoir que les étudiants québécois feraient « probablement l'erreur de croire que moins il y a de mots dans une requête de recherche, moins il y aura de résultats ». Nous avons constaté, au contraire, que les élèves du secondaire en France tendent à corréler le nombre de mots-clés à la précision de la requête.

Ainsi, et comparativement à l'enquête CREPUQ, nos élèves maîtriseraient beaucoup moins bien la logique booléenne mais davantage la logique fonctionnelle des mots-clés.

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