Notion ciblée : Bibliographie (question 10)
La réponse didactique à la question du déclin de l'intérêt des élèves pour la bibliographie peut se décliner en différents niveaux.
D'un point de vue général, il est important de centrer les apprentissages sur la notion même de bibliographie, plutôt que s'en tenir systématiquement à une vision méthodologique trop attachée au respect de la norme et aux formes traditionnelles. Ainsi doit-on permettre à l'élève de construire cette notion à partir de la définition de ses caractéristiques, lesquelles peuvent être mise en évidence dans une approche inductive, et de ses fonctions.
La notion de « bibliographie », outre sa proximité évidente à celle de référence bibliographique, nous semble très proche de celle de « source » et devrait donc être étudiée de manière complémentaire. La « source » au sens de la référence comprise dans toute bibliographie, pointe vers des contenus et des autorités porteurs d'intentions et de points de vue particuliers qui déterminent et expliquent le texte qu'ils ont enrichi. Les références bibliographiques ne désignent-elles pas des « sources primaires » ? L'apprentissage de la bibliographie, aujourd'hui, devrait être orienté davantage du côté de la notion de source que de celui de norme.
Il faudrait dès lors imaginer des activités au cours desquelles les élèves étudieraient le point de vue d'un auteur au travers des sources primaires qu'il cite dans sa bibliographie. Il faudrait en quelque sorte apprendre aux élèves à faire parler les bibliographies. Des exercices d'analyse de bibliographie, plutôt que, ou en complément de l'analyse des textes, pourraient être proposés.
Du point de vue de l'élaboration des bibliographies par les élèves lors de travaux documentaires (dossiers, exposés oraux, articles), il faudrait exiger que ces bibliographies soient organisées à partir d'une typologie des sources (types institutionnel, scientifique, journalistique, didactique, promotionnel, personnel, technique, confessionnel, etc.) et toujours commentées. L'élève doit apprendre à justifier le choix et l'ordonnancement de sa bibliographie en fonction des sources qu'il a sélectionnées pour la pluralité ou la pertinence de leur point de vue.
Enfin, montrer la multiplicité des formes que prend la bibliographie dans la sphère numérique est aujourd'hui incontournable. La sitographie n'est qu'une adaptation de la bibliographie à la documentation numérique. Mais la référence bibliographique elle-même s'est muée en signets (favoris, bookmarks) que gèrent et organisent des outils gestionnaires de signets en ligne (Diigo, Delicious, Pearltrees, Netvibes, etc.) Ces nouvelles formes doivent être mises à l'étude afin que les élèves perçoivent, au-delà des traitements et des formes, les caractéristiques fondamentales de la notion de bibliographie.
À titre d'exemple, et pour démontrer le rapport entre bibliographie formelle et hypertextualité, on peut proposer une activité qui consisterait à passer d'une forme à l'autre : reconstituer une sitographie à partir des hyperliens émaillant un texte numérique en ligne et, inversement, transcrire sous forme d'hyperliens dans un texte une sitographie présentée à la fin de celui-ci.





