2.3. L'éducation aux médias et à l'information, ou le fantasme de la tranversalité (304)

L’Éducation aux médias et à l'information (EMI) est apparue en 2012 dans la Loi pour la Refondation de l'école de la République, pour le collège, avec un « programme » spécifique en 2016. Si ce programme est construit à partir des contenus de l'information-documentation, l'EMI est censée être transversale, selon les programmes, alors que les professeurs documentalistes en sont les spécialistes, selon le référentiel de compétences professionnelles publié en 2013. Il est donc important de cerner comment les professeurs documentalistes sont concernés par l'EMI, et a contrario comment les autres enseignants, auxquels il peut être demandé d'y participer, s'en emparent.

A ceux qui proposent des séances pédagogiques, on demande s'ils prennent en charge des élèves pour les former à l'EMI, avec des réponses développées, en tout 1 586 cas recensés, avec par ailleurs 243 cas renseignés quand le professeur documentaliste ne propose pas de séances (Graphique 19). Il apparaît que le professeur documentaliste s'occupe d'EMI, sur l'ensemble, dans 72,9 % des cas au collège, 69,3 % en cité scolaire, 68,1 % en lycée GT, 66,1 % en lycée professionnel. Mais il est rarement seul, dans 8 à 10 % des cas en cité scolaire et lycée, mais tout de même dans 22,7 % des cas en collège, davantage dans le privé que dans le public. Il arrive que l'EMI ne soit prise en charge que par les autres enseignants[1], dans 5 % des cas quand le professeur documentaliste propose des séances par ailleurs, jusqu'à 7-8 % des cas en globalité. Enfin l'EMI n'est tout simplement pas dispensée dans 20,7 % des cas en lycée GT, 17,2 % en lycée professionnel, 17,1 % en cité scolaire, 12,6 % en collège, avec des écarts qu'on aurait pu imaginer plus grands au regard de l'existence ou non d'un programme officiel selon le type d'établissement.

Graphique 19. Prise en charge de l'EMI (pourcentages cumulés)