2.4. Pas d'heures, pas de temps, pas de postes ! (305)

A toutes et tous était posée la question d'éventuelles difficultés particulières à mener des séances pédagogiques, avec dix entrées proposées et la possibilité d'en formuler d'autres.

Il apparaît que 25,7 % des répondants ne trouvent aucune difficulté (23,4 % en cité scolaire, 24,3 % en collège, 25,6 % en lycée GT, 37,1 % en lycée professionnel). Parmi ceux qui ne proposent pas de séances, 249 dans le panel, l'absence de difficultés est très variable selon le type d'établissement, et permet de mesurer le degré de volonté à ne pas proposer de séances. Ainsi, en cité scolaire et en lycée professionnel, l'absence de difficultés monte à 41,7 et 51,6 %, laissant supposer que la moitié des professeurs documentalistes qui ne proposent pas de séances pédagogiques le font volontairement, tandis que c'est 23,1 % en lycée GT, et seulement 7,1 % en collège.

28,1 % ne citent qu'une difficulté, puis 21,6 % en citent deux, 13,5 % en citent trois, un peu plus de 10 % davantage que trois. Certaines difficultés présentées en entrées sont marginales, et le fait de les proposer a eu le mérite d'en observer cette marginalité, quand on peut toutefois regretter que certains collègues soient concernés, ainsi par un ou une CPE qui refuse que le professeur documentaliste mène des séances pédagogiques (moins de 1 %), par l'absence absolue de collaboration possible avec les autres enseignants (1 à 3 %), par un refus du chef d'établissement pour préférer que le CDI soit ouvert aux élèves en étude (1,1 % en lycée professionnel, 2,9 % au collège, 4,2 % en lycée, et tout de même jusqu'à 7,8 % en cité scolaire) ou pour une autre raison (1,5 à 2 %).

Précisons les autres difficultés rencontrées, plus fréquentes (Graphique 20).

Graphique 20. Difficultés rencontrées pour proposer des séances (valeurs hautes)

Les difficultés varient selon le type d'établissement, avec toutefois des concordances importantes, logiques, entre cité scolaire et lycée GT, si ce n'est, logiquement également, pour le maximum de 26 heures qui ne concerne pas le lycée. Cet item est par ailleurs plus fréquemment cité dans le public que dans le privé, ce que l'on peut mettre en relation avec une plus grande baisse du nombre de séances hebdomadaires dans le collège public que dans le collège privé.

En collège, la première difficulté est bien ce maximum de 26 heures d'heures d'enseignement hebdomadaires, qui ne permet pas au professeur documentaliste de prendre les groupes-classes sur les heures libérées (36,1 %). Avec certains écarts particulièrement significatifs, et un panel suffisant, on peut estimer que cette difficulté est plus importante dans certaines académies, au regard peut-être de discours locaux confirmant la règle nationale, ainsi dans les académies de Corse, de Créteil, de Limoges, d'Orléans-Tours, de Rouen, de Toulouse et de Versailles, autour de 50 %, quand on trouve les taux les plus faibles dans les académies de Lyon, Paris, Reims et de Strasbourg, autour de 20 %. Cette difficulté explique par ailleurs l'absence de séances ou leur faible nombre, avec un item cité dans 56,8 % des cas quand il n'y a pas de séance, dans 44,9 % des cas quand il y en a une à trois. Notons enfin, et ce n'est pas rien, que ceux qui entrent dans le métier connaissent davantage cette difficulté que les autres, à 44,9 %.

L'absence de dédoublement possible avec les autres enseignants apparaît essentiellement en collège (14,1 %) et en cité scolaire (7,8 %), notamment pour les collègues de collège qui ne proposent aucune heure (23,8 %).

L'absence de collaboration possible avec plusieurs collègues enseignants, expliquant notamment la difficulté d'apprentissages systématiques en collaboration, est un élément qui concerne 21,5 à 23,5 % des collègues en collège, cité scolaire et lycée GT, jusqu'à 27,4 % en lycée professionnel.

Le simple manque de temps pour organiser des séances ou le manque de temps lié à la gestion du CDI sont des difficultés qui apparaissent davantage en cité scolaire (31,9 % et 40,4 %) et en lycée GT (32,2 % et 39,2 %) qu'en collège (26,9 % et 25,7 %) ou en lycée professionnel (16,7 % et 21 %). La première difficulté concerne là davantage des collègues qui proposent un nombre déjà conséquent de séances, tandis que la seconde concerne tous les profils.

Enfin la nécessité d'un autre poste est surtout présentée en cité scolaire (35,5 %) et en lycée GT (34,4 %), mais aussi en collège (25,6 %) et en lycée professionnel (17,2 %), d'autant plus, logiquement, que le nombre d'élèves est élevé dans l'établissement. Cette nécessité est ressentie davantage dans les académies d'Aix-Marseille, de Grenoble, de Lille, de Rennes (si ce n'est pour le lycée GT), tandis que c'est moins évident en collège dans les académies de Dijon, Limoges, Nancy-Metz ou Reims où l'on compte beaucoup de petits établissements. On n'observe pas de différence entre public et privé, si ce n'est pour le lycée GT, qui semble mieux pourvu dans le privé que dans le public. Enfin, précisons que ce ressenti est d'autant plus important que le nombre de séances proposées par le professeur documentaliste est important, avec le souhait de se décharger d'une partie de ces heures, qui peuvent par ailleurs dans tous les cas ne pas suffire à une formation satisfaisante.