2024
mai
16

Rencontres de l’A.P.D.E.N. avec les syndicats

nov. 2023 - mars 2024

Les actualités concernant la profession au cours de l’année 2023 nous ont amenés à prendre contact avec l’ensemble des organisations syndicales en septembre 2023.

Depuis ces derniers mois, trois organisations ont répondu favorablement à notre proposition d’échange : en novembre 2023 nous avons rencontré successivement la CGT-Educ’action et le SE-UNSA, puis nous avons été invités à assister au Congrès national du SNES-FSU à la Rochelle en mars 2024.

Une occasion de faire le point sur les revendications respectives de ces organisations qui touchent spécifiquement les professeur·es documentalistes.

1. Rencontre avec la CGT-Educ’action

Rencontre en visioconférence avec Sandra Gaudillère, Secrétaire nationale et professeure documentaliste dans l’académie de Dijon, le 8 novembre 2023.

Il est fait mention des professeur·es documentalistes dans les textes de revendications de la CGT-Educ’action, qui sont, à la date de cette rencontre, en cours d’écriture.

Nous avons recueilli les positions et revendications de la CGT-Educ’action concernant les professeur·es documentalistes :

  • Demande de création d’une discipline EMI avec dotation dans la DHG destinée aux professeur·es documentalistes et présente dans l’emploi du temps des élèves. Le nombre d’heures à effectuer par les professeur·es documentalistes reste une réflexion en cours. Mais il est difficile de mettre en place des objectifs fermes car les collègues ne sont pas tou·tes d’accord sur ce sujet.
  • Revendication d’au moins un poste à temps complet dans chaque établissement. Des établissements de 500 élèves maximum.
  • Égalité avec les collègues : fonction de professeur·e principal·e, prime informatique, inspection spécifique.
  • Pas de revendication d’agrégation car le syndicat milite pour un déroulement de carrière égal pour l’ensemble des enseignant·es.

La réflexion sur l’évolution du métier reste encore en cours au sein de la CGT-Educ’action. Elle doit intégrer la question du bâti scolaire qui, souvent, n’est pas adapté à l’ensemble des missions ou au projet syndical pour l’école.

2. Rencontre avec le SE-UNSA

Rencontre en visioconférence avec le Secrétaire National Jérôme Fournier, Cécile Suel, professeure documentaliste, et David Lelong, référent métier-collège, le 15 novembre 2023.

Au sujet de l’évolution du programme d’EMC, nos interlocuteur·rices signalent que le SE-UNSA avait déjà rédigé un article sur le danger de cette annonce pour les services des professeur·es documentalistes et pour la qualité de l’EMI. Le SE-UNSA souhaite conserver l’approche transversale, que chaque professeur·e puisse faire de l’EMI, mais sans laisser les professeur·es documentalistes à la marge. Lors de nos échanges, l’organisation ne fait état d’aucune proposition pour renforcer l’EMI ou le rôle des professeur·es documentalistes : les objectifs sont de ne pas alourdir des emplois du temps contraints, de ne pas invisibiliser les professeur·es documentalistes ou de diluer leur enseignement. Le SE-UNSA soutient l’idée de proposer une heure en plus au collège dédiée aux projets en général (santé, Éducation à la Vie Affective et Sexuelle, EMI, etc.).

Nous avons recueilli les positions et revendications du SE-UNSA concernant les professeur·es documentalistes :

  • Création d’un poste d’aide-documentaliste qui pourrait aussi accueillir les élèves quand le·la professeur·e documentaliste est en cours, en salle des professeur·es pendant la récréation, etc.
  • Concernant le Décret n°2014-940 du 20 août 2014 sur les Obligations réglementaires de service (ORS) et le décompte des heures d’enseignement : le SE-UNSA estime qu’il s’applique quand l’enseignement est dans la grille horaire. C’est une vision réglementaire mais on nous précise que le SE-UNSA défend par ailleurs la reconnaissance de l’enseignement de l’information-documentation.
  • La possibilité d’avoir une agrégation en Documentation est revendiquée. Cependant la négociation reste difficile avec l’Inspection Générale considérant la question de l’appui universitaire.
  • Égalité pour les professeur·es documentalistes avec les autres certifié·es : une pondération REP+, des heures supplémentaires payées comme les collègues certifié·es, des possibilités d’évolution de carrière (agrégation), la prime informatique, une inspection propre, la possibilité d’être professeur·e principal·e, des réunions de bassin avec des ordres de mission, une reconnaissance de la coordination de bassin.
  • Concernant les postes : le syndicat revendique au moins un·e professeur·e documentaliste à temps plein dans chaque établissement.
  • En matière d’enseignement : le SE-UNSA revendique la possibilité pour chacun·e d’enseigner beaucoup ou peu, sans négociation. L’organisation syndicale estime qu’il est difficile d’assumer les autres missions au-delà de 6 à 7 heures d’enseignement par semaine.

Nos interlocuteur·rices nous rappellent que la place des professeur·es documentalistes dans les textes de revendications évoluera en vue du congrès de 2025.

3. Invitation de l’A.P.D.E.N. au Congrès national du SNES-FSU

Le congrès 2024 du SNES-FSU s’est tenu du 18 au 22 mars 2024, à la Rochelle. Plus de 400 congressistes, élu·es de leurs sections académiques, ont débattu pendant une semaine pour préciser leurs mandats, à savoir les lignes directrices et les causes à défendre pour les trois prochaines années. A l’instar des autres associations professionnelles et d’organisations syndicales, l’A.P.D.E.N. était conviée à assister aux débats.

Les revendications concernant les professeur·es documentalistes

Les congressistes présent·es, et en particulier les professeur·es documentalistes, ont rappelé leur mandat historique, à savoir la création d’un enseignement en information-documentation dispensé par les professeur·es documentalistes sur des horaires dédiés, avec application du Décret n°2014-940 du 22 août 2014. L’organisation dénonce la dénomination de « maître d’œuvre » d’EMI dans la circulaire de mission des professeur·es documentalistes, arguant du risque de les mettre ainsi « en porte à faux par rapport aux collègues des autres disciplines ». Elle appelle à la création d’un programme spécifique basé sur des notions issues de la recherche universitaire en Sciences de l’information et de la communication (SIC) . Ces revendications vont de pair avec la création de postes, à savoir un poste à temps plein pour chaque établissement, puis un poste supplémentaire par tranche de 250 élèves, ainsi que le déploiement de postes de TZR (titulaires sur zone de remplacement). Le SNES-FSU a également rappelé son attachement à la création d’une agrégation pour toutes les disciplines, dont l’information-documentation, et son corollaire, un corps d’inspection rattaché à la discipline universitaire des SIC.

Des réflexions encore ouvertes au sein de l’organisation

Virginie Pays et Stéphane Lafon, professeurs documentalistes co-responsables du groupe national documentation, avec qui nous avons également échangé à cette occasion, soulignent l’importance de contextualiser les mandats propres aux professeur·es documentalistes dans le projet plus global défendu par le syndicat et la construction collective de celui-ci.

Ainsi le SNES-FSU porte depuis quelques temps une réflexion spécifique sur une organisation idéale du collège. En la matière, le congrès a été l’aboutissement d’échanges qui ont permis de construire un consensus général autour d’une grille horaire de 32h pour les élèves.

Les contenus et les modalités horaires ou pratiques sont encore à définir collectivement et vont alimenter les discussions à venir au sein des groupes de travail syndicaux représentant l’ensemble des acteurs du collège. Ainsi la réflexion qui s’ouvre sur le volume horaire et les modalités de l’enseignement en information-documentation dispensé par les professeur·es documentalistes s’intègre à ce chantier. Ce projet est par ailleurs pensé dans un contexte où le nombre de poste permettrait de dispenser ces cours et d’assurer l’ensemble des missions qui sont dévolues à la profession (gestion, accueil,...), et où les « éducations à » seraient écartées au vu des limites de leur mise en œuvre dans notre système éducatif actuel.

— 

L’A.P.D.E.N. souhaite poursuivre ce dialogue avec les organisations syndicales, au sujet, notamment, de l’impact des différentes réformes qui se profilent sur l’entrée dans le métier et l’exercice des missions des professeur·es documentalistes, en particulier la mise en œuvre de leur enseignement.

  • RESTEZ
    CONNECTé