2015
oct.
10

Ancrage disciplinaire en information-documentation et spécialisation documentaire technique et professionnelle : L’identité singulière des professeur-es documentalistes de l’enseignement agricole

Table ronde. Isabelle Couturier

En vidéo sur : https://www.canal-u.tv/chaines/apden-ex-fadben/troisieme-journee-11-octobre-2015/enseigner-apprendre-l-information

Cette contribution fait partie de la table ronde II.2 intitulée "Enseigner-apprendre l’information-documentation : regard sur les contextes professionnels ". Elle s’articule avec celle d’Emmanuelle MAUGARD et Mathilde SCHMIDT sur le contexte professionnel dans l’enseignement privé sous contrat, et celle de Fabienne LANCELLA et Thérèse MARTIN sur la perception du métier par les chefs d’établissement.

Table ronde animée par Florian Reynaud.

Introduction

L’Enseignement agricole (EA) est la deuxième communauté éducative de France. Sous la tutelle du Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, il scolarise 155 263 élèves (dont 51 631 dans le public [1]), 18 841 étudiants, 35 408 apprentis et 231 688 [2] stagiaires. L’ensemble représente une petite académie (on a coutume de la comparer précisément à celle de Limoges). L’organisation territoriale ne repose pas sur les rectorats, mais sur les services régionaux de la formation et du développement (dans les DRAAF [3]).

L’Enseignement agricole est structuré autour de 5 missions : mission de formation initiale et continue, mission d’animation et de développement des territoires, mission d’insertion scolaire, sociale et professionnelle des jeunes (sociale et professionnelle des adultes), mission de développement, d’expérimentation et d’innovation agricoles et agroalimentaires, mission de coopération internationale.

Il dispense 3 niveaux de formation : initiale scolaire, formation adulte (CFPPA [4]) et apprentissage (CFA [5]). La plupart des établissements ont 4 centres : le lycée, le CFPPA, le CFA et l’exploitation agricole. Il y a 4 secteurs de formations : production, transformation, services et aménagement. Les lycées agricoles sont des lycées d’enseignement général (certains établissements dont Le Mans ont des Bac S), technologique et professionnel. Seuls 10 à 15 % des élèves sont issus du milieu agricole.

1. Enseignement de l’information-documentation dans l’enseignement agricole

Une des particularités de l’Enseignement agricole tient à l’inscription, depuis 1984 [6], de la documentation comme discipline à part entière dans le programme des élèves (les référentiels). Les enseignements obligatoires sont présents à deux niveaux de formation : en bac professionnel et en BTSA.

Comme l’a montré Cécile Gardiès (2006) [7], l’enseignement de la documentation a évolué d’un aspect méthodologique pur (apprentissage du fonctionnement des logiciels de recherche documentaire, connaissance de l’organisation du centre de documentation et d’information = techniques documentaires) vers une approche plus disciplinaire (développement d’une culture informationnelle = documentation) en passant par un positionnement transversal (apprendre à apprendre).

La refonte des référentiels BTSA à partir de 2007 et la rénovation du bac professionnel en 2008 ont été l’occasion pour la discipline d’afficher un ancrage scientifique en sciences de l’information et de la communication plus affirmé, dans la filiation des fondateurs des SIC en France, tel Jean Meyriat pour qui l’information est le « contenu du processus de communication » ; une « connaissance communiquée ou communicable ».

Témoignage

Nous sommes deux professeures documentalistes à temps plein dans mon établissement (pour un peu plus de 400 élèves et étudiants) mais j’assume seule les cours car ma collègue, pour des raisons médicales, ne peut les prendre en charge.

J’ai 6 classes cette année : 2 premières pro, 1 terminale pro, 3 BTS première année, ce qui représente un total de 9 heures de cours hebdomadaires.

Les enseignements sont organisés en modules avec des objectifs reliés aux capacités à évaluer pour l’obtention du diplôme (3 ou 4 matières concernées : la documentation cohabitant toujours avec le français et l’ESC [8]). La pluridisciplinarité est une caractéristique forte de l’EA et doit être distinguée de la transversalité que d’aucuns appellent de leurs vœux, mais qui présente selon moi un écueil certain : le danger de la dilution des notions dans les différentes disciplines.

La progressivité entre les deux niveaux se fait dans l’approche des notions :
Pour les bac pro, la documentation fait partie du module d’enseignement général MG1 : langue française, langage, élément d’une culture humaniste et compréhension du monde à travers l’objectif 4 : répondre à un besoin d’information professionnel ou culturel en mobilisant la connaissance de l’information-documentation.

L’enseignement des notions est articulé au sein du processus de communication en lien, comme énoncé plus haut, avec la conceptualisation des notions par les fondateurs des SIC en France. Les élèves ont un produit de communication à réaliser autour d’un thème répondant à un besoin d’information pour la constitution de leur culture personnelle et/ou professionnelle (cela peut se faire en lien avec un-e professeur-e de technique, ou un-e professeur-e des autres disciplines présentes dans le module MG1 : l’histoire-géographie, le français ou l’ESC). Le besoin d’information correspond à celui des élèves et je leur demande d’y répondre à travers la constitution d’un produit documentaire, à savoir selon les classes : une revue de presse, une affiche et une sitographie.

Le thème imposé pour la recherche est pour les bac pro Agroéquipement : le progrès technique et la question environnementale (cela reste dans leur domaine de formation mais constitue une ouverture en lien avec un thème présent dans leur programme de français, comme les textes nous y incitent, à savoir : « le progrès et ses avatars ») ; pour la classe de bac pro CGEA (Conduite et gestion de l’exploitation agricole), le thème est l’agriculture et la ville (en lien avec un thème traité par l’histoire-Géographie : « l’aménagement du territoire » et en lien avec l’axe du projet d’établissement qui concerne l’agriculture périurbaine puisque le lycée est en périphérie du Mans).

Au niveau BTSA, la documentation fait partie du module M22 : techniques d’expression, de communication, d’animation et de documentation à travers l’objectif 1 : répondre à un besoin d’information : rechercher, analyser, organiser l’information.

Les notions sont abordées à travers la mise en œuvre d’une démarche de médiation documentaire autour d’un thème culturel imposé nationalement pour tous les BTSA annuellement (en l’occurrence « le jeu »), conduisant à la conception d’un produit de communication à destination d’un public-cible choisi par les étudiants (exigence plus élevée qu’en bac pro). Il s’agit de mettre en relation un corpus documentaire avec son lecteur. Le traitement de l’information doit se faire en fonction du public-cible et fait l’objet d’une communication orale avec un support de communication. De même, le thème est traité à travers une problématisation par les étudiant-es, contrairement au niveau bac pro. Cette année, les étudiant-es réalisent en documentation un dossier documentaire préparatoire à leur communication orale.

Tous les cours sont donnés sous forme de TP/TD : les classes sont dédoublées au-delà de 25 élèves, ce qui explique le nombre de cours par rapport aux classes (j’en ai deux dédoublées), offrant des conditions d’enseignement confortables.

L’enseignement des notions se fait à travers les exercices et ne donne donc en aucun cas lieu à des cours magistraux.

L’évaluation est réalisée soit par l’enseignante documentaliste seule, soit en collaboration avec un-e autre enseignant-e du module, sous forme de contrôle en cours de formation (CCF) : nous sommes à la fois juges et partie puisque nous dispensons les cours et réalisons l’évaluation. Concernant les bac pro, l’évaluation se fait en plusieurs étapes : une partie pratique (je relève des fiches CCF : une sur la stratégie de recherche, une sur l’analyse de documents et une sur le référencement bibliographique, à quoi s’ajoute le produit documentaire) et un écrit d’une heure sur table pour évaluer les notions abordées au cours de l’année, plus particulièrement l’évaluation de la qualité de l’information).

Concernant les BTSA, il y a également une partie pratique en binôme (je relève des fiches CCF et le produit documentaire), suivie d’un oral individuel de 15 minutes évalué par les enseignants de français et d’ESC.

2. Usage du CDI dans l’enseignement agricole

La deuxième spécificité forte du métier dans l’enseignement agricole résulte de la corrélation étroite avec l’inscription de la discipline dans les référentiels. Une habitude ancienne du travail modulaire et sur dossier fait des centres de documentation et d’information des outils très utilisés et l’expertise des gestionnaires de ces lieux s’en trouve légitimée.

L’enseignement de la discipline est nourri par la gestion du lieu de ressources où les élèves et étudiants vont mettre en apprentissage cet enseignement et, en retour, c’est notre qualité de professionnel-le et de gestionnaire des ressources qui nous donne toute légitimité pour dispenser notre enseignement ; ainsi l’articulation entre enseignement et gestion d’un lieu de ressources est-elle prégnante.

Les centres ont la particularité d’une forte spécialisation en lien avec les filières présentes dans les établissements : par exemple au Mans, productions animales, gestion forestière, agroéquipement, commerce...

Cette spécialisation contribue à renforcer le travail en réseau externe (avec les chambres d’agriculture, interprofessionnelles) ou interne avec Rénadoc [9], qui permet de valoriser l’information technique et scientifique (notamment les revues professionnelles et techniques). Ce travail en réseau a trouvé une autre dimension avec la mise en place d’un GAP [10] en 2009 suite aux rénovations des référentiels (organisé sur le principe de la recherche-action, ce groupe est constitué de professeur-es documentalistes et est animé par des chercheur-es en sciences de l’information et de la communication et en sciences de l’éducation). L’inspection en documentation (« pas spécifique mais presque », j’aurai l’occasion d’y revenir) est partie prenante des travaux du GAP, qui donnent lieu à des formations en région réalisées par les pairs.

Cette spécialisation explique également l’usage répandu de la CDU (plutôt que de la Dewey) comme outil d’indexation. Enfin, l’implantation rurale confère aux établissements, et aux CDI en particulier, un rôle d’animation des territoires.

Les enseignements laissent une large place à la pédagogie de projets qui nécessitent l’utilisation de documentation spécialisée, comme par exemple pour l’option EATDD : Écologie, Agronomie, Territoire, Développement Durable en 2nde GT ou lors du stage santé (stage collectif d’éducation à la santé et au développement durable) en bac professionnel.

Témoignage

Concernant l’ouverture du CDI, compte tenu des cours dispensés, nous avons à composer avec une très forte utilisation des lieux par les enseignants des matières générales, mais aussi des matières techniques (notamment, utilisation des revues professionnelles et techniques). Ma collègue assure 30 heures de présence et, du fait de mes cours, je suis présente seulement 14 h. Nous avons fait le choix d’une ouverture maximale sur les heures de cours des élèves et étudiants, mais nous ne pouvons pas répondre à tous les besoins. Nous ne sommes ouverts qu’une heure sur deux sur le temps du midi et pas après les cours (après 17 ou 18 h), ce qui peut poser problème car il y a beaucoup d’internes qui apprécieraient l’ouverture le soir.

L’espace est organisé de telle façon qu’une séance pédagogique peut se dérouler au CDI (classe entière) tout en maintenant la possibilité d’accueillir des élèves sur leur temps personnel. Le CDI du Mans vient en effet d’être entièrement rénové et offre des conditions de fonctionnement idéales : un espace ressources avec 22 places assises de travail et une vingtaine de places pour la lecture-détente (poufs et fauteuils confortables) avec un îlot de 7 postes de consultation pour la recherche informatisée.

Une salle de groupes attenante à l’espace ressources permet de mettre des élèves et étudiants en autonomie (16 places assises et 6 postes informatiques) et une salle de cours également attenante (où se déroulent entre autres les cours de documentation) offre une capacité d’accueil de 30 élèves avec 9 postes informatiques.

Tous les jours sans exception, au moins une réservation est effectuée pour un cours au CDI en plus des cours de documentation.

3. Enjeux de la discipline dans l’enseignement agricole

Ce tableau qui peut sembler idyllique est à nuancer quand on aborde les perspectives de l’enseignement de la documentation.

Le contexte institutionnel dans lequel nous sommes est le même que celui de l’EN : c’est celui de la loi de Refondation. L’introduction de l’EMI pourrait être une opportunité réelle pour renforcer l’enseignement de l’information-documentation mais quand on lit les textes émanant du Conseil supérieur des programmes, il n’y a pas de quoi se réjouir.

Pourtant l’enseignement agricole a tout ce qu’il faut pour réaliser une éducation aux médias et à l’information pertinente : les différentes approches de l’information se retrouvent dans les trois disciplines que sont l’ESC – la documentation, et les TIM (cette dernière est une énième spécificité de l’enseignement agricole, à l’instar de l’ESC et de la documentation : il s’agit de la discipline technologies informatiques et multimédia. C’est ici l’occasion de revenir sur l’inspection « pas spécifique mais presque » de l’enseignement agricole puisque l’inspection y est double : Doc/TIM).

Les approches de l’information par ces trois disciplines sont complémentaires mais distinctes (l’ESC étant sur l’information médiatique, la documentation sur l’information-connaissance, et les TIM sur l’information en tant que donnée).

La question du curriculum reste cependant posée car la documentation n’intervient qu’aux niveaux bac pro et BTSA mais pas en filière technologique, ni en filière générale, ni non plus en seconde professionnelle. La cohérence de l’enseignement de l’information-documentation reste donc une préoccupation.

D’autre part, la loi de Refondation insiste tout particulièrement sur le service public du numérique éducatif. Les professeur-es documentalistes semblent les vecteurs tout trouvé-es pour l’organisation de ce SPNE mais le caractère mêlé de la Doc et des TIM doit éviter l’écueil de l’entrée outils au détriment de celle liée à la connaissance. De quoi parle-t-on quand on parle « du numérique » ? De l’équipement matériel ? De l’usage des technologies ? D’innovations pédagogiques ? D’accès à la connaissance ? L’enjeu est de ne pas perdre de vue les notions fondamentales que sont l’information, le document, le besoin d’information (et ce quels que soient les outils).

D’un point de vue réglementaire, les réformes statutaires effectuées à l’EN ne sont pas (encore) transposées dans l’enseignement agricole. Les décrets enseignant-es de l’enseignement agricole sont plus récents que les décrets de 1950 modifiés, puisqu’ils datent (tout de même) de 1971. La note de service actuellement en vigueur dans l’enseignement agricole est également plus récente que la circulaire de 1986, mais elle date de 1998 (elle a été reprise pour ce qui concerne les obligations de service dans une circulaire de 2004).

À ce jour, une seule réunion, à laquelle j’ai participé, a eu lieu entre les représentant-es des personnels et l’administration en avril 2015 mais la négociation semble au point mort alors que les nouveaux textes réglementaires devraient entrer en vigueur à la rentrée 2016.

Les enjeux là encore sont de taille : il s’agit de renforcer et de pérenniser la discipline documentation à travers un texte à valeur réglementaire plus élevée qu’une simple note de service.

Il s’agit, d’autre part, d’éviter la mention de « professeur-es exerçant dans la discipline documentation », contrairement à ce qui est passé dans les décrets EN de 2014, car cette précision ne se justifie pas plus que pour toute autre discipline.

Enfin, concernant l’extériorisation, ce qui a été obtenu par l’EN, et qui représente une réelle avancée pour nos collègues, à savoir l’inscription de l’extériorisation dans les décrets, ne saurait être transposée en l’état pour l’enseignement agricole car cela ne tient pas compte des heures d’enseignement dispensées.

Le principe de parité [11] statutaire des personnels enseignants avec l’EN risque cependant de limiter les marges de négociation à l’EA et nous avons beaucoup à perdre mais, à l’inverse, si nous réussissons à faire passer ces éléments précités, nous pourrions renvoyer l’ascenseur à l’EN.

Conclusion

Pour conclure, force est de constater que depuis des années l’EA expérimente avec succès l’enseignement de la discipline information-documentation par les professeur-es documentalistes. Néanmoins, ces dernier-ères font toujours figure de cas d’exception pour leurs collègues de l’EN. Dans un contexte de mise en avant de l’éducation aux médias et à l’information, je souhaite qu’ils-elles deviennent de simples pionnier-ères…

Pour en savoir plus, ci-dessous quelques références d’ouvrages parus au sujet de la documentation dans l’enseignement agricole :

  • FABRE, Isabelle. Professeur-documentaliste : un tiers-métier. Éducagri éditions, 2011. 250 p.
  • GARDIÈS, Cécile. De la mouvance identitaire à l’ancrage scientifique des professionnels de l’information-documentation dans l’Enseignement agricole. Université Toulouse III Paul Sabatier, 2006. 374 p.
  • GARDIÈS, Cécile. L’éducation à l’information : guide d’accompagnement pour les professeurs documentalistes. Éducagri éditions, 2008. 129 p.
  • GARDIÈS, Cécile (Dir.). Approche de l’information-documentation : concepts fondateurs. Toulouse : Cépaduès éditions, 2011. 232 p.
  • GARDIÈS, Cécile. Dispositifs info-communicationnels de médiation des savoirs : cadre d’analyse pour l’information-documentation. [HDR] Université Toulouse Le Mirail, 2012. 224 p.
Ancrage disciplinaire en information-documentation et spécialisation documentaire technique et professionnelle : l'identité singulière des professeurs documentalistes de l'enseignement agricole de FADBEN

Notes

[1] En 2011, 28 % d’établissements. L’enseignement privé est largement majoritaire.

[2] Chiffres 2011 Panorama de l’enseignement agricole Édition 2012
http://www.chlorofil.fr/fileadmin/user_upload/systeme/organisation/panorama/panoramaEA2012.pdf

[3] DRAAF : Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt

[4] Centre de formation professionnelle et de promotion agricole

[5] Centre de formation d’apprentis

[6] Avant même la création du corps statutaire des professeur-es documentalistes (Gardiès, 2006 : 141)

[7] GARDIÈS, Cécile. 2006. De la mouvance identitaire à l’ancrage scientifique des professionnels de l’information-
documentation dans l’Enseignement agricole. Université Toulouse III Paul Sabatier, 374 p.

[8] Éducation socio-culturelle : autre spécificité de l’Enseignement agricole, cette discipline, qui fête ses 50 ans d’existence cette année, conjugue l’enseignement (notamment l’éducation aux médias) et l’animation culturelle.

[9] Réseau de dépouillement partagé (revues et sites professionnels. Cf. memodocnet)

[10] Groupe d’animation et de professionnalisation : plusieurs GAP existent au sein de l’enseignement agricole. Ils sont régis par la note de service DGER/MSSI/N2013‐2039 du 20 mars 2013 http://www.formco.agriculture.gouv.fr/fileadmin/user_upload/plus_info/Documents_de_references/DGERN20132039.pdf

[11] Article 9 de la Loi 84-579 du 9 juillet 1984 portant rénovation de l’enseignement agricole public rappelé dans l’article 61 de la Loi 2014-1170 du 13 octobre 2014 d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt

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