Enquête diagnostique des connaissances en information-documentation des élèves du secondaire en France

Question 29. Notion ciblée : Type d'information

Remarque

Notion organisatrice : Information

Présentation de la question

Je m'intéresse aux dauphins (6ème)// au Darfour (3ème, 2nde, Terminale). J'ai sélectionné trois documents. Je les classe selon le type d'information qu'ils contiennent :

Le roman « Les aventures de Flipper le dauphin » // La « désolation » de Pierre Legrand (3ème, 2nde, Terminale)

a) Scientifique

b) Journalistique

c) Imaginaire (6ème) // Fictionnel (3ème, 2nde, Terminale)

d) Je ne sais pas

Un reportage sur le dauphin (6ème) // Darfour, un génocide ambigu (3ème, 2nde, Terminale)

a) Scientifique

b) Journalistique

c) Imaginaire (6ème)// Fictionnel (3ème, 2nde, Terminale)

d) Je ne sais pas

Le livre « Les mammifères marins de la Méditerranée » (6ème) // « La situation des enfants des camps du Darfour », rapport de l'UNESCO (3ème, 2nde, Terminale)

a) Scientifique

b) Journalistique

c) Imaginaire (6ème) // Fictionnel (3ème, 2nde, Terminale)

d) Je ne sais pas

Question à choix unique

Connaissances évaluées et enjeu de la question

  • Type d'information

  • Nature du document

  • Évaluation de l'information

  • Registre de vérité

→ Tous niveaux : savoir discriminer un type d'information en fonction du titre d'un document.

→ Niveau 6ème : connaître le rapport existant entre la nature d'un document et un type d'information.

Savoir discriminer les types d'information est une compétence participant de l'évaluation de l'information. À la lecture des résultats d'une requête par exemple, ou lors de la consultation d'une bibliographie, il importe de savoir anticiper le type d'information contenu dans les documents proposés afin de pouvoir répondre au mieux à son sujet.

Comme pour la plupart des recherches d'information, l'enjeu est double. D'un point de vue pragmatique, il s'agit en premier lieu de faire le choix d'une information qui satisfera le mieux un besoin personnel d'information, qu'il soit lié à une actualité, à un goût littéraire ou à une connaissance scolaire, professionnelle ou érudite. Un second point de vue reste celui du rapport à la vérité et à la nature même de celle-ci. En effet, les trois types d'information proposés par cette question font chacun appel à des registres distincts de la vérité, l' « information opinion » (type journalistique), l' « information connaissance » (type scientifique) et l' « information imaginaire » (type diégétique/fictionnel).

Enfin, cette question permet de mesurer la capacité à « lire » un titre de document en le saisissant comme un produit éditorial, reconnaissable par un style spécifique, n'informant pas seulement sur le domaine contenu dans ce document, mais également sur l'univers de production de l'information, qu'il soit littéraire (Les aventures de Flipper le dauphin, La désolation), journalistique (Darfour : un génocide ambigu) ou scientifique (Les mammifères marins de la Méditerranée / La situation des enfants des camps du Darfour, rapport de l'UNESCO). La reconnaissance maîtrisée de ces styles spécifiques exige bien évidemment une fréquentation soutenue, une acculturation au monde de l'édition et à celui des médias.

Cette capacité, compte-tenu de sa complexité, n'a été véritablement recherchée que pour les niveaux 3ème à Terminale. Pour le niveau d'entrée en 6ème, une aide a été apportée aux élèves par l'adjonction de la nature du document : un roman, un reportage, un livre (sans préciser toutefois « documentaire » dans ce dernier cas). Pour ces plus jeunes élèves, il serait donc possible de mesurer le rapport qu'ils établissent entre la nature d'un document et le type d'information attendu.

Résultats

Question 29 : résultats
Question 29 : graphique. Roman
Question 29 : graphique. Livre documentaire
Question 29 : graphique. Reportage

Analyse des résultats

Le niveau 6ème produit les meilleurs résultats (61,5%) si l'on globalise les trois tests. Les élèves discriminent plus aisément l'information fictionnelle (69,5%) et moins facilement l'information journalistique (56,7%). Ces performances, supérieures à celles des autres niveaux, sont sans doute en partie dues à l'aide terminologique présente dans les énoncés. On peut également inférer des bénéfices liés aux formations info-documentaires initiales qui se concentrent en début de 6ème, bien que les tests aient été, pour la plupart, effectués avant le démarrage de ceux-ci.

Les niveaux 3ème et 2nde produisent les plus mauvais résultats : six élèves sur dix ne savent pas différencier les différents types d'information. L'information fictionnelle reste la plus aisément reconnue (46,6%), et l'information scientifique la moins bien repérée, avec à peine un tiers de réussite.

Le niveau Terminale affiche de meilleurs résultats, bien qu'inférieurs à 60%. Les types fictionnel et journalistique sont les mieux repérés (61%). Pour autant, la distinction entre LP et LGT dresse un tableau alarmant pour le premier :

Taux de réussite par niveau et par type d'établissement
Taux de réussite par niveaux et par type d'établissement

Une différence de niveau, aussi marquée dans le détail que dans le global, apparaît fortement entre le taux de réussite réalisé en LP (31,5%) et celui réalisé en LGT (53,3%).

Dans les deux cas, on relèvera cependant la difficulté que rencontrent les élèves pour identifier une information de type scientifique, notamment au niveau 2nde.

Le taux de réussite par type d'information :

L'information fictionnelle est la mieux reconnue par les élèves pour tous les niveaux (56,6%). En deuxième position vient l'information journalistique, discriminée avec succès par un élève sur deux seulement, tous niveaux confondus également. L'information de type scientifique est de loin la moins bien repérée (42,7%), notamment par les élèves de 3ème, de 2nde et de Terminale LP qui la confondent largement avec l'information journalistique.

Les représentations des élèves en matière de type d'information

À titre indicatif, puisqu'il s'agit de représentations induites par les comportements des élèves lors du test, et indépendamment de la prise en compte des réussites, il peut s'avérer intéressant de vérifier si les élèves ont une tendance particulière à choisir un type d'information plutôt qu'un autre. Le total des choix effectués pour chaque catégorie dans les trois cas confondus révèle ainsi une hiérarchisation qui peut être interprétée comme la marque d'attentes et de représentations au regard de l'« information » :

Les représentations des élèves en matière de types d'information

Ce tableau révèle que le taux de projection de l'information journalistique est le plus important et qu'il progresse régulièrement jusqu'en Terminale, où il tend même à occulter d'autres attentes légitimes, ainsi qu'il a été observé. À l'inverse, le taux de projection de l'information de type fictionnel est le plus réduit des trois, en partie sans doute parce que ce type est le mieux discriminé, mais peut être aussi parce qu'il correspond le moins à ce que l'on peut attendre d'une « information ».

La représentation dominante de l'information chez les élèves du secondaire est donc majoritairement de type journalistique (35,1%), puis scientifique (28,5%) et en dernier lieu fictionnel (24,7%).

Comparaison avec les enquêtes CREPUQ 2003 et EDUDOC 2008

Pas de question équivalente dans ces deux enquêtes.

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