Enquête diagnostique des connaissances en information-documentation des élèves du secondaire en France

Notion Organisatrice : Document

La notion organisatrice « Document » a été approchée à partir de ses caractéristiques, de sa typologie et de l'un des usages auxquels le document donne lieu, la publication.

L'enquête révèle une maîtrise insuffisante de la notion de document et de ses caractéristiques essentielles (contenu intellectuel, support). Les résultats mettent en évidence que les choix opérés face aux situations présentées sont davantage dictés par des représentations que par de véritables connaissances. Ainsi, pour reconnaître un document, la prédominance de la forme écrite l'emporte sur celles de l'image et du son, comme la fonction scolaire sur les fonctions ludiques et de divertissement. L'exposé oral, forme scolaire bien connue des élèves, présente un exemple intéressant de confusion possible avec le document pour plus d'un quart des lycéens. 10% des élèves de Terminale pensent d'ailleurs que présenter un exposé oral en classe relève de la publication.

La confusion entre document et support touche encore un élève sur cinq en fin de 3ème et un élève sur deux seulement reconnaît un support à la fin du lycée. Ils sont même moins d'un tiers en LP, ce qui les rapproche du faible taux de reconnaissance des élèves de 6ème. Plus de la moitié des lycéens quitte donc le secondaire sans savoir identifier a minima un support documentaire.

Parmi les types de documents testés, c'est le document périodique qui semble le mieux identifié, avec un taux de réussite supérieur à 80% pour les lycéens de LGT. Leurs camarades de LP, par contre, font 27 points de moins (57%). Le recours au périodique est par ailleurs concurrencé par Internet, très majoritairement évoqué dans les réponses « autre ». Pour autant, ce qui caractérise une revue scientifique, à savoir l'explicitation de la méthodologie, l'évaluation par un comité de lecture et la présence de bibliographies, n'est pas connu par la moitié des lycéens de LGT, même lorsque ces trois critères sont choisis de façon séparée. Sans doute n'ont-ils pas eu encore à beaucoup utiliser de revues scientifiques dans leur scolarité de lycéens, bien que la problématique de l'évaluation de l'information soit présente au moins dans le cadre des TPE.

À la sortie du secondaire, à peine un lycéen sur deux déclare recourir à une encyclopédie pour aborder un sujet peu familier, ce qui est déjà mieux qu'en fin de 3ème où les collégiens sortants ne sont que deux sur cinq. S'ils plébiscitent le recours à Internet plutôt qu'à une encyclopédie, ils ne mentionnent que peu Wikipédia, ce qui pourrait bien conforter le constat d'une méconnaissance des types de document.

La notion de publication, enfin, s'avère probablement maîtrisée dès la fin du collège, pour au moins trois quarts des élèves. Les préférences affichées sont sans doute liées aux usages puisque « mettre une photographie sur Facebook » et « poster une vidéo sur Youtube » sont les situations les plus remarquées.

En somme, et à l'exception notable de l'encyclopédie, les situations référées à des usages (périodique, publication) obtiennent des scores bien meilleurs que celles cherchant à vérifier des « savoirs sur » le document (document, support, revue scientifique). Ce constat est révélateur d'un faible degré de conceptualisation de la notion organisatrice « Document ».

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