3.1. Un décompte réel mais minoritaire (401-403)

En 2015/2016, le décompte concerne 25,5 % des collègues qui proposent des séances en lycée professionnel, 23,4 % en collège, 20 % en cité scolaire et 17,8 % en lycée GT. Il s'agit le plus souvent d'une ou deux heures, rarement plus de cinq ou six. Le décompte est plus fréquent dans le public (24,2 %) que dans le privé (12,6 %), quel que soit le type d'établissement. Ce décompte est particulièrement fréquent dans les académies de Reims (46,3 %), Limoges (44,1 %) ou encore Rouen (36,7 %), quand le nombre de réponses est significatif pour le signaler. Il est a contrario rare dans les académies de Créteil (14,9 %), Clermont-Ferrand (14,3 %), Nice (10,3 %), Grenoble (9,4 %) ou Strasbourg (4,9 %). Il ne dépend pas particulièrement du statut de l'enseignant, si ce n'est pour les TZR, qui en sont plus souvent écartés (14,9 %).

En 2016/2017, on note une légère augmentation, à 27,1 % en lycée professionnel, 25,3 % en collège, 23,1 % en cité scolaire et 19,8 % en lycée GT, de même entre public (26 %) et privé (15,3 %) même si l'écart reste le même. L'ensemble entre en concordance avec les résultats de l'enquête 2016, avec quelques variantes associées logiquement à des panels réduits à ce niveau de questionnement. Cela change peu au niveau des académies, avec des taux plus élevés dans les académies de Reims (51,2 %), Rouen (42,6 %) et Limoges (35,7 %), plus bas dans les académies de Bordeaux (14,9 %), Paris (14,3 %), Créteil (13,8 %), Orléans-Tours (13,6 %), Amiens (13 %), Grenoble (10,4 %), Nice (5,3 %) ou Strasbourg (2,3 %). Notons enfin que, malgré la progression, près de 30 % des collègues qui bénéficiaient d'un décompte, n'en bénéficient plus en 2016/2017, quand 7 % qui ne l'avaient pas l'année précédente, en bénéficient quant à eux en 2016/2017.

Pour les modalités précises, les panels sont peu significatifs, si ce n'est en collège. Il peut être intéressant toutefois de préciser les chiffres, car ils nous donnent une lecture globale qui, elle, permet de cerner les pratiques. Ainsi, en 2016/2017, le décompte concerne des heures spécifiquement identifiées en information-documentation (ou EMI, ou IRD), dans 68,8 % des cas en collège (148 cas sur 215), 61,9 % en cité scolaire, 41,5 % en lycée GT et 33,3 % en lycée professionnel.

Ce sont des heures données dans d'autres disciplines dans 5 cas en cité scolaire, dans 12,6 % des cas en collège (27 cas sur 215), dans 4 cas et 3 cas en lycée professionnel et lycée GT. Cela concerne surtout les lettres (20 cas), l'histoire-géographie-EMC (14 cas), l'anglais (6 cas), les arts plastiques (3 cas), les SVT ou biologie (3 cas), les sciences physiques et chimie (2 cas), les mathématiques (2 cas), une discipline technique autre que la technologie (1 cas). Souvent les mêmes personnes cumulent les disciplines. Ce sont aussi parfois des heures données dans des options, de manière marginale, avec en tout 15 cas sur 313, en enseignement d'exploration (5), DP6 (3), DP3 (1), langues mortes (1)...

Ce sont les « dispositifs » qui amènent le plus le décompte, globalement, à 43,3 % en collège, moins que pour l'information-documentation spécifique donc, mais 63,4 % en lycée GT, 63,9 % en lycée professionnel et 66,7 % en cité scolaire. C'est surtout l'accompagnement personnalisé, pour 116 cas sur 156 explicités, puis les EPI (48 cas dont 13 ne sont pas concernés par un décompte sur l'AP), les TPE (27 cas), une classe à projet (10 cas), l'enseignement moral et civique ou EMC (9 cas), l'accompagnement éducatif (8 cas, tous avec un décompte sur l'AP), l'histoire des arts (4), ou d'autres dispositifs (28 cas).

Observons que le mode de récupération des heures de service décomptées peut varier fortement (Graphique 21). Ainsi, même si le principe d'heures inscrites à l'emploi du temps à l'année s'impose, on passe aussi souvent par un forfait d'heures négocié avec le chef d'établissement, mais également par une prise en compte de chaque séance pédagogique pour le décompte.

Graphique 21. Mode de décompte des heures (sur 310 réponses)

Si les heures dégagées sont surtout prises chaque semaine en collège (66,2 % des cas), les modalités sont plus variées ailleurs.

Par ailleurs, en cas de réduction du temps de présence, mais on l'a vu pour un nombre d'heures relativement réduit sur ce décompte, le CDI est ouvert par un autre personnel dans 28,3 % des cas, précisément 26,4 % en collège pour un chiffre significatif. Sur 56 cas en collège, ce peut être bien sûr un autre professeur documentaliste quand il y en a, et c'est sinon un AED formé dans 18 cas, un AED non formé dans 9 cas, un enseignant en sous-service dans 5 cas, par d'autres enseignants dans un cas, un autre personnel formé dans 15 cas, un autre personnel non formé dans 5 cas. Cela se fait sans l'accord du professeur documentaliste dans 6 cas.

Le refus de tenir des séances pédagogiques, par le chef d'établissement, pour éviter leur comptabilisation pour deux heures de service, n'est pas négligeable (Graphique 22). En cité scolaire, cela concerne 11,2 % des répondants, 9 % en collège, 8,4 % en lycée GT, 6,2 % en lycée professionnel. Les chiffres sont d'autant plus importants que les collègues ne proposent finalement aucune heure ou une à trois heures par semaine, rejoignant un refus pur et simple de séances par le chef ou un refus, plus rare selon les commentaires, de faire des séances non décomptées pour deux heures de service du point de vue des professeurs documentalistes.

Graphique 22. Refus de tenir des séances, par le chef d'établissement, pour éviter le décompte (sur 1753 réponses)

Les raisons invoquées permettent de préciser les choses, avec 133 réponses sur 154 situations. C'est clairement la nécessité d'ouverture du CDI aux élèves en étude qui revient le plus (66), puis, bien plus loin, la question du blocage des 26 heures (5), la légitimation hiérarchique du refus par les IPR-EVS (Lyon, Nice, Créteil) ou par le rectorat (Rouen). L'interprétation du décret (7) et la méconnaissance de notre mission pédagogique sont bien présents (7) : ainsi nos séances pédagogiques ne seraient pas de l'enseignement, « pas de vrais cours », « pas une matière », mais de l'éducatif, ou de l'animation, de l'accompagnement, ce sans compter que « la documentation n'est pas au programme ».