2024
mars
18

Les professeur.es documentalistes maintenant professeur.es principaux.ales !

À la fin mai 2023, l’A.P.D.E.N., dans un courrier à l’institution, développait un certain nombre de remarques au sujet de la rémunération des professeur·es documentalistes, dans le contexte de déploiement du Pacte. Nous y regrettions une absence de revalorisation salariale, avec des primes plutôt qu’une hausse des salaires, tout en saluant l’alignement de notre indemnité de sujétion particulière (ISP) sur l’indemnité de suivi et d’orientation des élèves (ISOE). Nous concluions sur l’idée que la profession est toujours attentive à ce que sa mission pédagogique soit reconnue par une inspection spécifique, par la création d’une agrégation, par une véritable politique de recrutement, par une égalité réelle avec les autres enseignant·es, ce qui passe notamment par un alignement statutaire salarial et indemnitaire, une capacité d’être admis à la fonction de professeur·e principal·e, etc. [1]

La Direction générale des ressources humaines du Ministère de l’Education nationale (DGRH) nous a envoyé une réponse par courrier en mars 2024, organisée en trois points, dont l’un peut apparaitre comme une véritable avancée pour la profession, après tant d’années de demande par l’A.P.D.E.N.

1. La revalorisation de la rémunération : seul progrès pérenne, l’ISP

Sur ce point, la DGRH rappelle dans le courrier l’alignement de l’ISP sur l’ISOE. Elle considère par ailleurs que le Pacte répond au souci de revalorisation globale de la rémunération. Enfin la DGRH précise que le taux de promotion est relevé progressivement, mais sans autre revalorisation salariale.

2. L’agrégation : toujours pas à l’ordre du jour

La DGRH considère ici que l’agrégation ne peut être à l’ordre du jour pour les professeur·es documentalistes. Son explication repose sur un opposition entre les objectifs de ce concours (recruter des enseignant·es formé·es pour les élèves de classes préparatoire et du supérieur) et une vision, pour le moins restreinte, des missions et « positionnement » actuels des professeur·es documentalistes, puisqu’elle fait seulement mention du collège comme « moment privilégié de l’éducation aux médias et à l’information ».

L’argument est curieux, il manque de convaincre, et c’est à nous d’y répondre en montrant que l’information-documentation s’enseigne à tout niveau, sans cadre privilégié, bien au contraire.

3. Être professeur·e principal·e : enfin une avancée !

Bonne nouvelle pour finir : nous lisons dans le courrier de la DGRH que « les professeurs documentalistes peuvent assurer la fonction de professeur principal prévue à l’article D.421-49-1 du code de l’éducation » et qu’ils « peuvent bénéficier de la part modulable de l’indemnité de suivi et d’orientation des élèves (ISOE) », fixée entre 1300 et 1500 euros brut par an selon le niveau. La DGRH précise enfin que « les blocages techniques existants au niveau des SIRH [systèmes d’information pour les ressources humaines] devraient prochainement être levés » pour permettre de bénéficier de ce paiement.

Constatons pour finir que l’insistance et la persévérance des actions conjointes de l’association professionnelle et des organisations syndicales portent leurs fruits. Nous devrons encore toutefois rester vigilant·es, dans les académies, pour que ces fameux « blocages techniques » soient levés.

La DGRH ne nous autorise pas à publier le courrier, mais nous invitons les adhérent·es qui rencontreraient des difficultés à venir vers nous.

Notes

[1Courrier en intégralité disponible sur : https://apden.org/Remarques-sur-le-projet-de-remuneration-Pacte.html

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