Conclusion

Les éléments d'analyse des réponses favorables aux 3C sont moins nombreuses, du fait d'une minorité pour ce projet, à 16,4 %, mais ils permettent, avec l'ensemble des réponses, de cerner un positionnement global, d'autant plus avec un nombre important d'indécis. Notons déjà la part importante des éléments rhétoriques, afin de passer rapidement dessus, tant elle ne donne pas grande matière pour le quotidien professionnel, si ce n'est en termes d'image : l'ouverture du 3C est mise en valeur, parfois en opposition à la fermeture du CDI (fermeture davantage citée par les indécis que par les pro-3C), de même que la meilleure collaboration avec les autres personnels de l'établissement. S'il faut passer rapidement sur ce sujet, c'est que l'ouverture et la collaboration sont au cœur de la mission du professeur documentaliste, dans le CDI, et qu'elles relèvent davantage de relations interpersonnelles que d'un projet national institutionnel. La promesse du 3C, à ce titre, est bien hasardeuse, le concept en soi n'amenant pas naturellement la réalité.

L'attente en termes de moyens matériels et humains est plus intéressante, car elle suppose que le 3C amènera davantage pour travailler dans des conditions correctes, sans remettre en question les missions du professeur documentaliste. C'est une lecture partielle du projet de 3C, pour laquelle plusieurs collègues ont adhéré au projet, en vue donc de financements qui peuvent effectivement avoir été obtenus. Ce peut être un pari sur l'avenir en estimant que l'essence de leur profession, en particulier leur mission pédagogique, ne sera pas remise en doute. par cette manœuvre politique stratégique. Quand les professeurs documentalistes ont su faire évoluer leur pratique, ainsi que leur réflexion sur les espaces, au sujet du CDI et de sa place dans l'établissement, on observe que la conception des CDI souffre d'une absence de considération pour son rôle pédagogique en groupe-classe, élément essentiel pour reconnu au niveau mondial et qui devrait être largement respecté dans les établissements scolaires français, privilégiés. La réduction caricaturale à l'évolution vers le 3C, quand bien même elle ne séduit qu'à la marge, peut être un frein à l'évolution positive du lieu CDI intégré dans l'établissement scolaire.

Enfin, et c'est là ce qui oppose véritablement deux parties très inégales de répondants :

- ceux, très minoritaires, qui souhaitent un lieu davantage axé sur le service aux élèves et aux enseignants, avec l'idée de répondre à des besoins, de s'adapter à la société, dans un cadre individualiste et autonome, pour finalement transformer le CDI, comme c'est formulé plusieurs fois, en médiathèque ou en bibliothèque (ce qui peut surprendre, avec l'utilisation de certains mots-clés venant appuyer leur avis : évolution, décloisonnement, ouverture) ;

- ceux, majoritaires, sans que cela soit systématique, qui souhaitent maintenir le rôle didactique attribué au CDI, contre l'accompagnement de l'autonomie qui relève davantage d'un service que d'une mission pédagogique jugée toujours pertinente, avec le souci d'un 3C qui forme un obstacle supplémentaire au développement d'une culture de l'information de l'élève ;

- le doute et l'indécision se basent sur la promesse de moyens, d'une meilleure organisation des espaces, de personnels nombreux et formés qui mettent en valeur le grand service du 3C.